Californium

Plus qu'un jeu, Californium est une expérience dans l'univers de Philip K. Dick, l'auteur de "Minority Report" ou en encore de "Blade Runner". L'essentiel est ici dans l'exploration et le repérage de bizarreries dans le décors, des signes qui n'apparaissent que sous certains angles de vue. À vous de vous laisser guider par la voix de Michael Lonsdale. Un délice pour les yeux et le cerveau !

Si je vous dis “Minority Report”, “Total Recall” ou encore “Blade Runner”, penserez-vous à l’auteur de ces œuvres adaptées au cinéma, j’ai nommé Philip K.Dick ! Quand Arte s’est demandé comment lui rendre hommage, l'idée d'un jeu vidéo a germé, un jeu où les réalités alternatives s'entremêlent, où chaque monde en cache un autre, pour un voyage très perturbant.

Dans la Californie des années 70 vous incarnez Elvin Green, un écrivain qui a perdu l’inspiration. Après la disparition de sa fille, il a lentement basculé dans la dépression, l'alcool et la drogue. Sa femme l'a quitté, son éditeur ne veut plus le publier, il va être expulsé, que faut-il de plus pour sombrer dans la folie ?

Immédiatement, le jeu nous plonge dans un univers aux couleurs criardes, dignes d'un mauvais trip sous acide. Êtes vous prêt à une une séance d'exploration afin de chercher des portes vers des univers parallèles ?

Pas facile d’expliquer Californium, tant ce jeu est étrange. On est dans de” l’Objet Caché” mais au summum de l’art de ce type de jeu.

Notre coup de cœur : cette mécanique de jeu inédite et même déconcertante. L'essentiel de ce qu'on a à faire est d'explorer et de repérer, dans des décors oppressants et surréalistes, des sortes de "bizarreries".

Il vous faudra toujours chercher le même symbole en forme de Θ. Parfois on ne le repérera que parce qu'une anomalie se produit : un vase qui disparaît sur notre passage, un lampadaire qui rétrécit.

Il faut souvent se trouver sur un point très précis de la pièce afin de les apercevoir. Un symbole caché sur une étagère, par exemple, ne se découvrira que si vous vous trouvez à une distance suffisante.

Dans chaque niveau, un petit “télécran” (hommage à Orwell ?) vous indique combien de symboles il vous reste à découvrir. Et on progresse ainsi en traversant des niveaux de plus en plus malaisants !

Notre conseil : ne vous laissez pas rebuter par ce gameplay inédit qui peut sembler répétitif, très vite on y devient meilleur, on avance plus aisément, et la narration prend alors le pas, portée par la voix du génial Michael Lonsdale.

De quoi nous enfoncer de plus en plus dans l'histoire, inspirée de façon évidente des récits schizophréniques de K. Dick.

On a aimé : la beauté des environnements et le soin apporté aux décors variés, une réussite tant le jeu est grand !

Californium s'adresse aussi bien aux néophytes de l’univers de K.Dick, qu'aux passionnés des romans de ce grand maître de la dystopie. Evidemment, il vaut mieux ne pas être hermétique à la science-fiction, sinon l'expérience risque de ne pas vous marquer comme elle est censée le faire...

En avançant dans cette aventure n’oubliez surtout pas : On sait ce qu'on perd mais pas ce qu'on va gagner.

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